Festival interceltique : 2017, année de la Mayenne?

Eh oh, je vous vois déjà sourire. Oh ça va, hein.

On a bien trouvé des Celtes en Australie… ne me dites pas qu’on ne peut pas en trouver plus près. Oui, même en Mayenne. Si ça se trouve, ils ont des bagadoù qui, bien que moins pittoresques, en remontreraient à ceux de Guadeloupe. Alors, hein…

Blague à part, cette vaste fantaisie collective qu’est la notion de celtitude n’a pas fini de pourrir la donne, question musique bretonne. Tout ça a une histoire, évidemment. On ne va pas la refaire.

Mais tout de même. Est-ce qu’un jour on admettra que les liens fraternels entre les peuples « celtes » depuis le 19e siècle (et avant), les vrais cousinages en matière de langue ou d’autres éléments culturels n’impliquent pas forcément des parentés musicales? Qu’il y a davantage à chercher dans les traditions d’autres régions (attention je vais dire un gros mot) françaises en termes de socles communs pour certains répertoires que de l’autre côté d’une mer? C’est vrai que ça impliquerait de considérer la Bretagne comme une région comme les autres, c’est-à-dire perméable dans une certaine mesure (et une certaine mesure seulement) à des échanges, des apports avec les régions limitrophes, voire plus lointaines, autant qu’avec les « cousins » Gaëls. Bien sûr, ça impliquerait aussi d’admettre que les répertoires musicaux et dansés de Haute-Bretagne sont des éléments culturels bretons à part entière, au même titre que le plinn et le rond pagan…

Non, non, tout compte fait vous avez raison, on ne change rien, c’est trop compliqué. On va continuer à trouver normal de faire swinguer une polka quasi systématiquement à l’irlandaise, à trouver traditionnel l’usage de la flûte traversière en bois et nettement moins breton un violoniste qui jouerait plus proche des violoneux du Centre France que des mercenaires de session qui dégainent du thème au kilomètre. Laissons les Mayennais tranquilles, après tout c’est sans doute mieux pour eux.

Ah oui, en vrai, cette année la « nation celte » mise à l’honneur est… L’Ecosse. L’occasion de sortir les tartans de votre clan de Loire-Atlantique ou de Sud Morbihan.

PS: Oui, cet article aurait probablement pu s’appeller « comment se faire rapidement des amis dans le milieu ». Bon, tant pis, une autre fois alors.