On était au fest-noz qui tache, le 2 février 2017

A l’origine, l’envie de jeunes musiciens bretons d’organiser à Rennes un fest-noz bien trad en plein centre ville, ouvert, gratuit, convivial. Par bien trad, on entend avec une formule duo de chanteurs/sonneurs telle qu’elle a fait ses preuves pour faire danser, sans chichis ni sophistication, à envoyer la matière brute avec style et efficacité. D’où le nom de « fest-noz qui tache », comme le vin idoine, par autodérision comme par volonté assumée d’afficher la couleur et de croire, pour autant, que ça peut plaire. Aux jeunes, aux autres. A qui voudra, pour peu qu’il vienne…

Et en arrivant au Ty Anna, haut lieu de la vie nocturne rennaise, on comprend tout de suite à quel point cette initiative simple et bien vue correspondait à un manque béant dans l’offre culturelle : punaise, quel monde! Quel joyeux bordel! Et quelle chaleur… ça déborde sur le trottoir et à l’intérieur il faut jouer des coudes pour atteindre l’arrière salle ou même le comptoir…

Juchés sur des tonneaux en guise de scène, les musiciens se succèdent (en solo ou duo), ça envoie grave, avec ardeur et bonhommie, et le plaisir est partagé. Répertoires de Haute et Basse Bretagne en bons camarades, danseurs à faire ce qu’ils peuvent avec le peu de place qu’ils peuvent trouver et avec le sourire, ça crie, ça frotte, ça sue et ça vide des pintes. Quelques concessions au concept avec des formules guitare flûte, et l’accueil bienvenu de bourrées de Centre France, on est bien, là. Sono minimale, ambiance eustra, des gens ravis…

Le côté ouvert et gratuit du bar permet l’arrivée de gens qui n’auraient jamais écouté ce genre de trucs sinon, et pour les gens venus exprès (et en nombre…) la joie de constater que l’approche « trad » assumée et bien faite, ça participe aussi de la diversité de la scène fest-noz, et qu’on l’avait peut-être un peu trop oublié. Alors les gens, on remet ça quand?!

Des vidéos de la soirée, courtesy of Ivan Didier: vidéo 1vidéo 2vidéo 3vidéo 4