La guitare en musique bretonne (1) : « C’est pas trad! »

On inaugure cette série d’articles par deux premiers textes d’ordre général, sous l’angle à la fois historique et analytique, avant de se plonger (via le travail accompli par Heikki Bourgault il y a quelques années) dans des entretiens avec divers guitaristes de la scène bretonne, pour entrer dans le vif du sujet de la pratique de cet instrument. Ajoutons qu’un certain nombre d’éléments évoqués ici seraient probablement applicables à la situation de la guitare dans d’autres répertoires régionaux, mais qu’on

Le « revivalisme », qu’est-ce que c’est?

Le terme de revivalisme, ou de « revival », vous l’avez peut-être déjà entendu, mais il est vrai qu’il est peu utilisé. Pourtant, il désigne une réalité vaste et déterminante dans notre rapport à la danse traditionnelle. En plusieurs articles, nous allons donc prendre le temps de le définir et de dire sous quelles formes il a pu naître et se développer, en Bretagne d’une part, dans d’autres régions de France d’autre part. Ne serait-ce que pour garder en tête que toute

Que signifie « celtique » dans « musique celtique » ?

L’adjectif « celtique » est régulièrement utilisé pour décrire des musiques, en Bretagne et ailleurs, tout comme des langues et d’autres pratiques culturelles. Dans l’imaginaire collectif, il suffit à désigner à la fois l’ancienneté d’une pratique culturelle, et un certain lien de parenté entre des pratiques que l’on trouverait en Bretagne et d’autres régions, îles ou péninsules du Nord-Ouest de l’Europe. Mais que signifie exactement « celtique » d’un point de vue historique ? Comme nous allons le voir, lorsque le terme s’applique à

La conception unitaire de la danse

Très largement prédominante en bal traditionnel en Bretagne, cette idée de ce qu’est une danse traditionnelle constitue pourtant sans doute, aujourd’hui, un des obstacles à sa survie. Déjà critiquée en 1963 par J.-M. Guilcher dans sa thèse1, la conception unitaire de la danse consiste à considérer chaque version comme une danse à part entière. Oui, on invoque Guilcher dès la deuxième phrase, sans aucune vergogne. ↵