Romain Chéré est responsable de la programmation du festival de Bouche à Oreille, qui a lieu tous les ans fin juillet à Parthenay, dans le Poitou (festival dont on a déjà dit (ici) tout le bien qu’on en pensait l’an passé et qui, hasard ou pas, débute mercredi 25…). C’est aussi un multi instrumentiste de talent qui, après avoir officié avec Akash et Shelta, fait aujourd’hui notamment partie du savoureux quartet Banjo(s)! aux cotés de ses compères Julien Cartonnet, Antoine Cognet et Olivier Sulpice, ainsi que du sémillant trio DTC.
Romain, c’est aussi – surtout – la générosité faite homme. L’engagement dans l’éducation populaire, le goût de la transmission, le sens du partage et l’amour des gens filtrent autant de son parcours de musicien que des mots échangés sur un coin de buvette…
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Romain Chéré, peux-tu te présenter steuplé en trois mots ? Romain Chéré, Berrichon du Poitou.
La danse dont tu ne te lasses pas ? L’avant-deux. C’est un peu bateau mais désolé, je ne m’en lasse pas…
La danse que tu aimerais danser plus souvent ? La bourrée trois temps [bonne réponse, ndlj]
Ta pire honte sur scène ? Ce soir, sur scène chez les Brayauds, composition d’Antoine Turpault, « Rencontre ». Pendant deux tours, j’ai complètement oublié comment marchait la mélodie, j’ai fait plein de notes qui n’avaient rien à voir… Mes pires moments de scène, c’est ça, des moments d’absence, où je pense à autre chose et je me plante lamentablement sur des trucs que je connais par coeur.
Et ton meilleur souvenir ? Moi c’est plutôt quand je fais marrer les gens, en parlant entre deux morceaux, que je raconte une connerie et que ça fait marrer les gens très fort. Quand c’est pas le côté musique mais le côté humain, surtout, qui fonctionne…
Quelqu’un avec qui tu aimerais jouer ? Julien Barbances.
Un exemple de mauvaise idée trop souvent utilisée en musique à danser ? Le break ! Le break rock… le truc entendu mille fois, que n’importe quel groupe de collège n’oserait pas faire avec une guitare électrique, une basse et une batterie mais que des musiciens trad – y compris des groupes hyper chevronnés – nous casent systématiquement…
Quelqu’un que tu admires tellement que tu n’oseras jamais lui dire ? Thomas Restoin. [<3]
[Question troll :] Yvon Guilcher ou Camille ? Camille, parce que je trouve ça nettement plus courageux d’être une Camille en 2018, avec toutes ses fragilités, qu’un Yvon Guilcher avec toute sa légitimité.
Un métier que tu as fait en dehors de la musique ? Animateur.
Ce que tu ne pensais pas faire avant d’être musicien ? Devoir rédiger des rapports pour des assemblées générales… Devoir résumer en trois lignes ce que tu as fait en une année…
Une anecdote avec un psychorigide de bord de scène ? Plein ! Des milliards ! Ma meilleure anecdote, c’était dans un plan de wawash, dans l’Ariège peut-être… Quand je jouais de l’irlandais avec Shelta, un mec nous a tellement pris le chou que le violoniste l’a menacé : « Si tu continues, je descends ! ». Et puis une autre : un de mes premiers bals folk, avec la Ribotte, dans le Cher, avec une bagarre au fond de la salle. Le vielleux pose sa vielle sur la chaise, se lève et s’en va tranquillement régler le problème…
Un organisateur de bal / festival à valoriser ? Le CHNUT ! Démarche ô combien volontaire, précieuse et indispensable dans ce territoire !
Un groupe / artiste injustement boudé par les organisateurs ou le public ? C’est compliqué… J’aurais dit naturellement Dominique Bourdin, mais en fait c’est un peu de sa faute… En fait, je ne dirais pas un groupe en particulier, je dirais juste tous les gens qui ne sont pas dans une démarche de vente, et même, tout bêtement, qui sont incapables de se créer une page Facebook… Si je devais parler personnellement, je parlerais de Banjo(s) !, qui joue miraculeusement une fois par an avec des copains [mais teeeeeellement]. Tous les groupes où personne ne veut prendre la main en fait, qui manquent de visibilité parce qu’ils veulent juste jouer de la musique ensemble et pas faire tout le reste…
[Question trash :] c’est pas un peu dégueulasse de nous priver de tes talents et de ta sensibilité musicales sous prétexte que t’as un autre boulot à plein temps ? C’est compliqué de répondre à ça… ça n’a aucun rapport avec mon boulot, en fait, que je pourrais complètement abandonner du jour au lendemain. Non, c’est surtout que j’ai deux espèces de machins de 3 et 7 ans en garde alternée un week-end sur 2…
Romain n’étant pas breton et pas (encore) programmé dans des bals par chez nous, vous ne lui trouverez pas de fiche sur TK… Mais venez à Parthenay cette semaine, vous le verrez peut-être prendre un peu de temps pour boeufer à la guinguette!
programmation du festival de Bouche à Oreille, Parthenay, du 25 au 28 juillet : c’est ici !