Elle était là, cette date, on l’avait repérée, plantée en plein milieu de l’été, pour un bal en bordure bretonne-vendéenne et nichée dans les marais. Avec une affiche alléchante et cohérente qu’on a laissé mijoter dans l’arrière-fond de la caboche, avant de céder à l’évidence. Bien sûr qu’on allait y aller, danser à La Barre-de-Monts.
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Le rendez-vous était situé plus précisément au Daviaud, écomusée du marais breton-vendéen. Première surprise, le bal ne sera pas en intérieur, une fois les places prises à l’accueil du bâtiment on ressort directement dans les allées d’un site qu’il aurait été dommage, c’est vrai, de ne pas valoriser. Et puis c’est l’été, on est bien au grand air. On découvre ainsi un bel espace de bal, bien conçu, qui montre que les organisateurs se sont donné les moyens et le goût pour faire ça bien. On aurait pu avoir droit à un beau gwenn-ha-du en fond de scène, mais il n’y avait PAS de fond de scène, juste le panorama splendide du marais derrière les musiciens. Effet garanti en cette fin de journée où le jour tarde à tomber et où le crépuscule offre un écrin idéal à la musique et aux danseurs profitant d’un vrai parquet, d’un beau son, de lumières soignées, bref d’un cadre quasi parfait et à la hauteur de la programmation.
Alors, bien sûr, il va falloir dire qu’il y avait des moustiques. Dans un marais, un soir d’été, forcément. Mais genre, beaucoup de moustiques. D’aucuns en seront revenus généreusement gratifiés de stigmates temporaires et de démangeaisons durables. Mais franchement, si c’était le prix à payer pour une telle soirée… Bon, disons qu’on sait gré aux gens disposant d’une peau attirant ces bestioles d’avoir fait écran pour les autres. Merci bien, bisous.
Côté musique, il va être difficile de trouver à y redire. Le trio Jolivet/Robin/Padovani 1pour commencer, avec ses répertoires composites et son groove implacable, ça donnait le ton. La Machine ensuite (double dose de Jolivet, qui oserait se plaindre?), groupe de Centre-France trop rare par chez nous, et pas un danseur pour râler après la troisième scottiche, l’avalanche de bourrées et de mazurkas. Non, franchement, on était bien. Et, après des interludes assurés par Guillaume Blain en chant dans la ronde, l’Impérial Ridée Club du Hamon Martin Quintet, toujours aussi élégant et généreux. Un régal, entrecoupé de séjours à la buvette où on pouvait trouver de la bière artisanale et dont les bénéfices allaient à une asso contribuant à l’installation d’agriculteurs bio et responsables dans le marais.
Remontant les allées jalonnées de lampions photovoltaïques aux couleurs douces et festives, dans l’air nocturne et le son bientôt éteint des musiques en partage, il était facile de se laisser porter sans demander son reste. On a surtout évité de penser à ce qui pouvait être organisé ce soir là, ailleurs. La vie, c’est rater des choses. Mais ce soir là, c’était décidément à La Barre-de-Monts qu’il fallait être.
- dont on a déjà récemment dit le plus grand bien, parce qu’il faut… ↵