On était à la Nuit Ciac, le 24 novembre 2018!

Allez, ça fait des mois qu’on l’attend, cette fiesta d’anniversaire des 7 ans des Ciac Boum. Un groupe qui ose un bal de 6 heures à lui tout seul, c’est un peu la classe à Dallas. Doublé d’une performance scénique qui présuppose une préparation de champion, ou un total défi aux limites du groupe : la nuit Ciac, c’est déjà Noël avant l’heure avec le réveillon en prime. Désormais, il y aura 2 camps: les 1000 happy few de la Nuit Ciac et les autres (tant pis pour eux).

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Mais c’est qui, Ciac Boum ? Pour dire l’importance du groupe, c’est comme de parler d’Hamon Martin Quintet à un breton, un incontournable de la musique et du chant à danser. Composé de Christian Pacher, Julien Padovani et Robert Thébault, ce groupe a posé un bâton de dynamite dans le répertoire poitevin et a remis au goût du jour les avant deux, polaïe, mardi gras, bal limousine…En y injectant un groove incomparable. Tout le monde s’est mis aux danses du Poitou parce que Ciac Boum donne envie et que personne ne peut y résister.

Il suffit d’aller voir le film « Le Grand Bal » de Laetitia Carton et sa scène finale pour s’en rendre compte : Ciac Boum embarque tout le monde dans l’énergie du bal, même par écran interposé.

Mais pourquoi faire une soirée made in Poitou à Lyon ? L’explication se trouve dans le public des Ciac, qui dépasse largement les frontières françaises et qui est venu parfois de très loin. Il y a comme un air de mini Gennetines dans la salle tant les nationalités se mélangent : Italiens, Espagnols, Belges, Suisses… Autant d’occasions de retrouvailles entre danseurs. 

Pour l’accueil, l’association La Campanule a mis les bouchées doubles avec la complicité du Grand Barbichon, fidèle tourneur des Ciac. Il n’y pas grand chose à redire sur le déroulement de la soirée, excepté que ça fait loin des terres bretonnes. Mais cela n’a pas découragé les plus motivés.

Pour cette nuit d’exception, une pléiade d’invités s’est relayé autour du power trio, certains bien connus des danseurs, d’autres pas. Cela créé un peu d’excitation autour de la soirée, comme si les Ciac nous faisaient découvrir leur famille de coeur mais aussi leur famille tout court (cf. Lucas Thébault, fils de Robert). Et pourtant, le bal a mal commencé avec la touche cassée de l’accordéon de Julien Padovani dès le 2ème morceau, mais cela n’a entamé en rien l’envie de partage du groupe.

Les formations à géométrie variable se succèdent sur scène, dès le début de la soirée. Greg Jolivet à la vielle à roue, François Robin à la veuze, Colin Delzant au violoncelle, Valère Passeri au violon , Tania Buisse inépuisable au catering et au bodhran, Véronique Chochon au chant (et aux photos de bal), Romain Chéré au banjo (et à la programmation du BAO), Perrine Vrignault au chant, Thomas Fossaert au saxophone, Patrick Ingueneau au chant et aux percussions…

Moment hors sujet de l’article : au chant, Perrine Vrignault n’a pas à rougir aux côtés de Christian Pacher. Son groupe « Ma Petite » risque de faire le buzz d’ici peu.

Quand je vois sur scène tous les musiciens en synergie, c’est l’alignement des planètes du trad qui s’opère. J’imagine un Ciac Boum Quintet, avec vielle et percussions.

Les morceaux du groupe s’enchainent, réinterprétés mais non dilués par la présence de tous les invités. C’est comme une intégrale des 5 albums en mode aléatoire, avec des moments de joie de retrouver un titre que les Ciac ont moins joué ces derniers temps. Les compositions du trio Padovani/Robin/Jolivet s’invitent aussi à la playlist de la nuit, autant dire que c’est un plaisir infini de danser sur leur bourrée 2 temps notamment.

Puis soudain, les Quat’fers en l’air, acrobates circassiennes, s’emparent de l’espace de danse dans ses 3 dimensions pendant que le public s’assoit sagement autour de leur structure métallique en plein milieu du parquet. La poésie de Patrick Ingueneau au chant et aux percussions accompagne ce moment suspendu. Dans ses mots susurrés, l’homme de théâtre n’oublie pas de célébrer la vie tout autant que l’absurde ou le léger.

Après cette parenthèse enchantée, le bal reprend de plus belle, jusqu’à l’apparition de Tania Buisse, Colin Delzant, Valère Passeri et Lucas Thébault aux déguisements et à la chorégraphie disco, qui arrivent à faire lever de leurs chaises les plus fatigués.

C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient un Ciac Boumeur.

Alors oui, la soirée est complète, le parquet est blindé, le respect de l’espace de danse est parfois difficile, mais les petites contrariétés sont bien minimes comparés aux moments de partage et de joie vécus.

A chaque fois qu’un branle de Noirmoutiers est annoncé, l’ambiance monte d’un cran. C’est un peu la danse signature des Ciac.

Si tu n’as pas dansé un branle de Noirmoutiers, tu n’as pas réussi ta vie de folkeux.

Après pas loin de 7 heures de bal, les corps des musiciens ont été mis à l’épreuve. Il a suffi d’observer le visage marqué de Julien Padovani surtout lors de la dernière heure pour s’en rendre compte. Pour les danseurs, qui sont majoritairement restés jusqu’au dernier branle de Noirmoutiers, c’est encore un moment magique de ce grand bal, ponctué par un coup de canon à cotillons dans le public (ne me demandez pas qui l’a tiré, je ne suis au courant de rien). Pas de doute, l’énergie et la puissance du trio ont bien été présentes jusqu’au bout de cette soirée qui marquera durablement les esprits. Alors, il ne reste que quelques mots à dire :

MERCI CIAC BOUM, vous avez mis la barre très haut.

PS : Nous vous invitons vivement à aller voir l’album photo de Samuel Lagneau qui offre de magnifiques clichés d’instants saisis en plein vol…