Il est des dates de bal que l’on note d’une croix dans notre agenda avant même d’en connaître la programmation. L’anniversaire du duo Landat/Moisson fait partie de ces événements que l’on attendait depuis des mois. Pas besoin d’autre justification que la certitude que ça allait être un joli moment, convivial, amical autour d’un duo de choc, lui même entouré d’amis…
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Ce samedi 29 septembre, pour nous, c’était donc évident, c’est à Moëlan-sur-Mer qu’il fallait être. Au-delà des appréhensions classiques que ce genre de fest-noz d’anniversaire peut susciter, on n’a pas hésité. Oui, on savait que chaque groupe programmé ne ferait qu’un seul passage, parfois super court et donc potentiellement frustrant, que l’on ne pourrait sans doute pas profiter des douze heures de programmation musicale, qu’on allait rater certaines formations… etc. Mais peu importe !
Et à en juger par l’affluence dès le tout début d’après-midi (ça commençait à 14h), on se dit que l’on n’a pas été les seuls à être motivés. Certes ce n’est pas encore la grosse foule et la salle de l’Ellipse paraît un peu grande mais les groupes préposés à lancer les festivités (Amañ et O’Tridal) ont su mettre en jambes les quelques dizaines de danseurs déjà présents et réceptifs.
A l’extérieur, les bénévoles peaufinent encore l’organisation : mise en place des barrières pour délimiter l’espace buvette, restauration. On a de la chance, il fait beau et doux et tout au long de cette longue journée-soirée, on appréciera de retrouver cet endroit quelque peu champêtre : tables de bois, bancs, barnums sur un terrain légèrement en pente où il fait bon boire une bière ou manger un bout.
Dans la salle, les festivités prennent de l’ampleur dès 16h et le passage attendu (étant donnée l’affluence subite à l’heure du goûter) du Le Bour-Bodros Quintet. Le public répond présent, l’atmosphère sur le plancher se réchauffe. Les formations suivantes profiteront de l’étincelle et continueront d’enflammer les lieux. Et quand, deux heures plus tard, les stars de la journée montent sur scène, des sourires illuminent les visages et des « Ah, ça fait du bien de les retrouver » se font entendre. Eh oui, ils nous ont manqués pendant ces quelques mois d’absence ! Lors et Thomas s’entourent pour l’occasion d’amis pour certains de leurs morceaux : Willy Pichard, Remi le Mauff… Les danseurs retrouvent avec joie un répertoire bien rodé et efficace. On n’hésite pas à fermer les yeux pour profiter ou à pousser un petit « Hir-Hir ». Pas de nouveau morceau, pas de nouveauté pour cette fois, juste des madeleines de Proust à savourer sans se poser trop de questions.
Il commence à faire chaud, ça se bouscule sur le parquet et on a à peine le temps de s’hydrater entre les groupes. On regrette parfois de louper une ou deux danses de certains musiciens, trop occupés que l’on est à rire dehors avec les copains ! On fera attention de ne pas manquer malgré tout le passage du trop rare trio Vincendeau/Felder/Girault avant de prendre le temps d’aller se sustenter. L’offre n’est pas très variée (frites et/ou sandwiches) – et certains se plaignent de l’absence de gâteaux ou crêpes – mais suffisante pour regagner des forces avant de retrouver le plancher. Et il en fallait, de l’énergie, pour enchaîner avec Blain-Leyzour, Brou/Hamon/Quimbert, Oliolio, Hamon/Martin avant le retour de Landat/Moisson, encore plus attendus que lors du premier passage et cette fois en formation élargie. Autour du duo, les fidèles copains : Sylvain Barou à la flûte, Roland Conq à la guitare, Julien le Mentec à la contrebasse et Gweltaz Rialland au saxophone. L’ambiance est à son comble dans la salle, qui s’est largement remplie. On parle de plus 800 entrées payantes !! Une joyeuse euphorie collective prend place et à voir les sourires, il y a autant de plaisir sur scène qu’au milieu des danseurs.
Cela n’a pas du être évident pour les artistes suivants de prendre le relais des gais lurons. Certains danseurs désertent dès la fin du passage de Lors et Thomas. C’est sans doute un peu dommage mais il est fort probable que ces longues heures de bal ont eu raison de certains pieds, ou certaines lombaires ! Il reste malgré tout un public dynamique pour les couples de sonneurs Le Bot-Chevrolier ou Sys/Denis, et pour Kendirvi, puis Plantec qui clôturera ces douze heures non-stop de musiques et de danses.
On regrettera somme toute un peu que, comme dans tout événement attirant un grand nombre de public, les ronchonchons habituels n’aient pas épargné les 10 ans du Duo Landat/Moisson ! Alors,
- A ceux qui râlaient de devoir attendre 5 minutes entre les groupes pour que ceux-ci puissent faire un linecheck et jouer dans de bonnes conditions,
- A ceux qui se plaignaient que le tarif d’entrée (10 euros) ne soit pas dégressif selon l’heure d’arrivée, ou trop élevé pour « juste un passage de Landat/Moisson »,
- A ceux qui ronchonnaient qu’il n’y ait pas de restauration sucrée,
A tous ces éternels insatisfaits, on a envie de dire que derrière les douze heures non stop de musique qui étaient proposées ce jour-là, il y avait des bénévoles, des professionnels, des passionnés, des gens qui depuis des semaines se sont donné les moyens de vous proposer une programmation de qualité dans un cadre de qualité à un tarif défiant toute concurrence. On a envie de dire que les bals et les festoù-noz n’existent que grâce à la force et l’énergie de gens qui y croient et ont envie que ça perdure.
Nous, on persiste et on signe : malgré les quelques critiques entendues pendant cette journée c’était un joli anniversaire, à l’image du Duo : joyeux, sincère, amical, simple et accessible (même sans gâteau d’anniversaire et sans bougie 😉 )
Photos : Eric Legret