Il en faut parfois peu pour qu’un événement renaisse de ses cendres. Le fest-noz historique de la chapelle St Jean à Plouha (22) n’avait pourtant pas eu lieu depuis plus de dix ans. C’est grâce à l’envie et à l’énergie d’une poignée de bénévoles et d’amoureux de ce joli cadre arboré que, le 22 juillet dernier, le clocher a de nouveau vibré sous les pas des danseurs. On y était !
Ce n’était pas gagné du tout, cette histoire de fest-noz en plein air, alors qu’une pluie incessante s’abattait sur Plouha depuis plusieurs jours. Le montage du plancher, des barnums, de la scène avait été périlleux la veille, mais ce ne sont pas quelques (grosses) gouttes de pluie qui ont écrasé l’entrain et l’envie de Mickaël Le Corre, principal artisan de ce renouveau estival, entouré par l’association des amis de la chapelle St jean.
Le soir venu, il suffisait de suivre les jolies pancartes jaunes depuis le bourg et se laisser guider à travers les petites routes de campagne pour arriver dans cet endroit fort charmant : la chapelle St Jean, entourée des grands arbres (fort pratique pour s’abriter un tant soit peu de la pluie) et où un plancher attendait les danseurs les plus téméraires. Avant de se laisser tenter par quelques pas de gavotte, libre à chacun de se restaurer : crêpes, galettes, frites ; classique mais efficace, et tenu par des bénévoles ou des professionnels locaux. Petit coup de cœur pour le riz au lait fermier cuit dans une grande cocotte, au four, fondant et caramélisé, qui a permis de donner l’énergie aux uns et aux autres pendant toute la soirée. Côté buvette, là encore, bière locale (Philomenn, brassée à Tréguier) dont le symbole est la touken, coiffe de Plouha.
Sur scène, des musiciens venus en soutien à cet événement, avec une belle diversité. Tout d’abord le couple de chanteuses Ropars/Plougoulm, qui propose un kan ha diskan frais et original. Les quelques danseurs, armés de k-Way, bottes et autres polaires ne se sont pas fait prier et, malgré un plancher glissant et une météo fraîche, une ambiance chaleureuse s’est vite installée. Pour l’arrivée du trio Le Creff, l’espace autour de la chapelle s’est rempli de curieux, de locaux, de touristes et les uns comme les autres ont profité du dynamisme et de l’énergie de ce groupe formé autour d’un duo accordéon chromatique/bombarde. On rit, on danse, on boit un verre, on s’essaie à la gavotte pour certains, profitant d’une accalmie pluviométrique ! Une petite centaine de danseurs seulement mais sur le plancher, il règne une belle énergie ! Le trio Tarare, qui vient tout juste de sortir son premier disque, a ensuite proposé des mélodies douces et toutes en nuances, pour le plus grand plaisir de tous. Ce jeune trio clarinette/bombarde-accordéon diatonique-flute traversière offre une musique glissant vers le folk et les danseurs ont semblé apprécier particulièrement la jolie mazurka ! Avel Vraz clôture ensuite le premier cycle de passages musicaux, faisant la part belle sur scène au couple biniou/bombarde épaulé par un guitare au jeu puissant.
Au fil de la soirée, le plancher se clairsème progressivement et le fest-noz se termine dans la nuit avec quelques irréductibles danseurs, pendant que déjà les bénévoles s’affairent à démonter barnums, à ranger tables et bancs… S’il fallait ne retenir qu’une chose de cette soirée, c’est cette énergie développée autour d’une même envie, celle que revive un évènement convivial qui manquait à l’appel. Pour cela, chapeau au petit groupe de bénévoles dynamiques qui n’hésitent pas à passer de derrière le bar à la scène, ou du parking au démontage, et qui se sont donné les moyens que cette fête redevienne une institution, que la mairie et les Plouhatins se sentent impliqués et investis.
A l’année prochaine pour une nouvelle édition, cette fois au sec ?