Rendez-vous incontournable de mai, le festival En Arwen est un moment de rencontres, de danses, de musiques depuis des décennies, célèbre pour sa convivialité et cette ambiance chaleureuse assurée. Cette année, la nouvelle équipe bénévole avait eu une idée originale pour la soirée du samedi : le vintage noz. On y était !
La recette est assez simple mais il fallait y penser : proposer à des groupes de la fin des années 1990 de remonter sur scène dans leur formule initiale, ou presque, dépoussiérer les instruments, déterrer le répertoire.
Le tout dans une ambiance conviviale et colorée : la grande salle des sports accueille une grande et une petite scène, un chapiteau avec plancher, un troisième espace musical. Des canapés (vintage eux aussi) ont été installés à l’extérieur pour accueillir les danseurs fatigués ou les familles à la recherche d’un peu de calme. Lampions et abat-jours éclairent en rouge, rose et ocre les 2 « tavarn », bars à vin, bars à bières où des produits locaux sont proposés, une restauration simple est proposée jusqu’à tard dans la nuit… Aucun doute, rien qu’avec ça, on s’y sentait bien.
Dès la fin de l’après midi, place aux petits et grands enfants avec un concert très attendu des Ours du Scorff. La salle reprend en cœur les plus célèbres des morceaux. Facile de repérer les petits bretons (et autres) élevés avec du Gigi Bourdin et du Lors Jouin dans le biberon ! Sur la scène Souken, sous le chapiteau, le fameux Duo Veillon-Riou active sans aucun mal la machine à remonter le temps et offre aux danseurs ces airs devenus incontournables, ces compositions tellement reprises par d’autres musiciens qu’on en vient à ne plus trop savoir si, quand même, elles ne seraient pas issues du patrimoine traditionnel.
Sur la grande scène, les frères Guichen, sans surprise, puis Elmer Foot Beat et son look décalé qui a proposé un mix de ses tubes des années 1990 (Daniela, Le plastique c’est fantastique…) et des morceaux de ses albums plus récents. Sous le chapiteau, la pression monte avec le passage de Storvan, le plancher craque, les danseurs font monter la mayonnaise, les souvenirs musicaux et émotionnels sont sortis de leurs tiroirs.
C’est avec cette énergie-là qu’est accueilli Carré Manchot version « Riboul », vers 23H30. Répertoire de l’époque, équipe de l’époque, tout y était. Une heure de danse qui permet aux danseurs de plonger cette fois-ci de manière définitive 20 ans en arrière. « On n’a plus 20 ans » devient le slogan de la soirée, mais ce ne sont pas les années de plus qui vont arrêter les danseurs ! Belle convivialité et énergie sur « le plancher » (qui n’en est pas un, seul bémol pour cette soirée), ça danse, ça crie, ça sourit, ça rit…
Puis, sans aucun doute le point d’orgue de la soirée, le retour de Gwenfol, après plus de 10 ans de disparition complète des écrans radars. Dès les premières notes du Saint-Vincent, tous ceux qui ont eu la chance de voir ce jeune groupe à la fin des années 1990 se prennent une véritable claque : ça sonne, tout pareil, mêmes arrangements, en mieux, mêmes sonorités, en mieux ! Le sourire est communicatif, les émotions aussi. Les morceaux s’enchainent et les visages ne quittent plus ce sourire épanoui et heureux. Les danseurs exultent, ça crie, ça rit, ça pleure d’émotions. Sur scène les musiciens eux aussi le disent : « ouah, ça fait du bien ».
Skeduz clôturera en beauté cette soirée en faisant danser les plus courageux jusqu’à 4h30 du matin. Bref, sans aucun doute, c’était bon, c’était bien ! Pari réussi donc pour l’association En Arwen, qui nous a offert cette madeleine de Proust. Ce samedi soir, on avait tous 20 ans de moins, et c’est sans nostalgie avec un bonheur et une émotion vive que musiciens et danseurs se sont retrouvés ensemble pour ce moment extraordinairement merveilleux.