En ce dernier vendredi d’août à quelques jours de la rentrée, la bien nommée piscine Plijadour de Carhaix avait des airs de cour de récréation pour l’aquagavotte, troisième édition. L’idée est aussi simple que saugrenue : danser la gavotte dans 1,20m d’eau.
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A l’origine de ce projet un peu fou, l’association Dañs-tro qui est aussi aux manettes de la Nuit de la Gavotte et autres événements symboliques et historiques du Centre-Bretagne. Comme quoi il est possible de combiner tradition et récréation. On le répète assez ici, la danse n’est pas que du sérieux et du protocolaire ! Le plaisir, le partage et la convivialité sont aussi et surtout des éléments indispensables pour passer un bon moment. De toutes façons niveau sérieux, quand on se retrouve en maillot de bain, face à des musiciens affublés de drôles de combinaisons à rayures, où face à un chanteur (pour ne pas le citer Christophe Le Menn) sur un flamand rose géant, vouloir jouer les bêtes de concours aurait été vain et dérisoire. Ça tombe assez bien, se comparer aux autres danseurs et lever la patte à un angle bien défini sur une fiche quelconque, ce n’est pas notre tasse de thé. 
Quand bien même, il faut être honnêtes ; quand on cumule le principe d’Archimède, et les instructions de l’entraineur officiel, « Mick », qui lance sans sourciller un concours de courant, il devient difficile voire impossible de respecter stricto senso les pas, le marquage des temps et autres. Quant aux virages, il n’est pas rare de se retrouver emportés à plusieurs mètres sans l’avoir vu venir, surtout si le meneur a trouvé drôle de s’enfoncer dans le grand bassin et qu’on se retrouve à danser sur la pointe des pieds, pour ne pas dire sans toucher le fond de la piscine !! Nager la gavotte, ce n’est pas si facile !! Alors autant se laisser porter par l’ambiance générale bon enfant et rire avec les autres participants.
Côté musique, le couple de clarinettistes Urvoy/Malrieu ou les sonneurs biniou-bombarde Toutous /Le Meur ou encore Berthou/Pérennès s’enchainent, au sec (dans un premier temps) sur le bord de la piscine pour nous faire danser. Ça swingue, ça rigole, ça patauge gaiement.
Les chanteuses de kan ha diskan Le Buhé/Vassallo et Le Corre/Fustec, elles, mouillent le maillot comme les autres. Pour les entendre et se repérer musicalement malgré tout, il faut donc parfois tendre l’oreille (difficile dans la joyeuse cacophonie euphorique ambiante), ou accepter le conseil avisé du merveilleux entraineur qui propose de réunir les 200 danseurs présents en cette fin d‘après midi frisquette dans moins de 50 mètres carrés !! On se rapproche, on se serre. Ça tient chaud, les commentaires vont bon train : « On se croirait à la nuit de la Gavotte ! » « Et on est presque aussi humides qu’à Poullaouen »…
Les concours improbables s’enchainent : le plus beau bronzage agricole, le dos le plus poilu, le plus talentueux quatuor d’aquagavotte synchronisée (discipline dans laquelle, il faut l’avouer, Marthe Vassalo, Nolùen Le Buhé et leurs acolytes sont les champions toute catégorie) !! Les gagnants auront la chance de repartir avec l’un des lots improbables rassemblés par l’entraineur Anthony Serazin: joli chien en porcelaine, tableau en points de croix ou encore une boite de pâté Henaff !!
Dans l’eau aussi ça part un peu en sucette… les bals gavotte se transforment en bataille d’eau généralisée où il est bon d’éclabousser allégrement ses voisins (toujours en rythme, bien entendu), on aperçoit parfois une paire de guiboles en l’air qui font entendre de gros Plouf. Bref, la cour de récréation s’anime !
Coté frissons, on n’a pas attendu l’impérial gavotte Club pour une dernière gavotte qui clôturera cet événement, et on déclare forfait avant de devenir glaçon ! On repart frigorifiés, certes, mais avec du baume au cœur d’avoir ri et partagé ce moment de convivialité et riches de nouvelles sensations en bal (parce que oui, l’aquagavotte, c’est un bal !). Y’a pas a dire, la danse bretonne, c’est bon partout.
Un grand merci à Eric Legret d’avoir lui aussi, mouillé le maillot pour ces photos prises sur le vif !