C’est vrai qu’on a la chance en Bretagne d’avoir tous les week-ends quelque part un bon endroit où danser, mais ce n’est pas une raison pour ne pas aller voir un peu au-delà, surtout aussi près que la bordure britto-vendéenne. Parce qu’on dira ce qu’on veut, mais pour la gavotte, le Centre Bretagne c’est plutôt pas mal, mais pour danser le rond paludier ou l’avant-deux, Poullaouen et Kleg ne sont pas encore au niveau (il paraît que ça s’explique). Alors hop, direction les parages de Saint-Jean-de-Monts, pour l’édition automnale du Bal des Petites Maraîchines !
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Porté par l’association « Et balancez ! », le week-end commençait dès le vendredi soir avec un très chouette concert du duo Hamon-Martin, malheureusement devant très peu de gens. Tant pis pour les absents, mais dommage pour les artistes et les organisateurs. Le samedi, toujours à Notre-Dame-de-Monts, le bal commençait dès 20h, après une session d’initiation aux danses vendéennes. Dans une salle de taille idéale (pouvant accueillir pas mal de danseurs tout en laissant de la place pour tout le monde) avec une acoustique correcte, joliment décorée, on retrouve Aloubi, les locaux de l’étape. Répertoire varié, bon contact avec le public (il faut dire que manifestement d’un côté et de l’autre de la scène les gens se connaissent bien), bonne entrée en matière pour une programmation qui, du reste, confirmera une grande qualité et une vraie pertinence.
La soirée se poursuit avec An Tri Dipop, dont cette ultime (?) performance valait à elle seule le déplacement. Parce qu’il fallait saisir cette occasion de les retrouver, et aussi parce que bon sang, qu’est-ce que c’était bien ! Savourer à nouveau ce répertoire, et voir comment ces gens là sont heureux ensemble et contents de jouer… Espérons vraiment que ce n’est qu’un au revoir, on est prêt à attendre un peu s’il le faut, mais s’il vous plaît, une fois de temps en temps, remettez le couvert…
Le virage breton s’accentue nettement avec Dour/Le Pottier quartet. En dehors de leur avant-deux à Coutant joué en avant-deux de travers en guise d’incursion en Haute-Bretagne (à la mode poitevine, en l’occurrence) et d’une bourrée 3 temps, le coeur du métier reste pour eux la transe made in Kreiz Breizh. Des soucis de son auront rendu compliqué ce set trop court au goût de beaucoup, mais encore une fois, un vrai plaisir et un enchaînement sans faute avec le reste de la soirée.
Deux hommes officiaient en solo penant la soirée. D’une part, François Robin à la veuze dans la ronde, entre les groupes sur scène. Des passages nécessairement trop courts, au plus près des danseurs. Et puis, d’autre part, Michaël Auger, accordéoniste d’Arbadétorne, à qui rien ne manque pour mener le bal, et qui confirme lui aussi l’ancrage de la soirée en terre vendéenne. Du reste, avec l’excellent trio Roblin-Evain-Badeau qui termine la soirée (une vraie belle découverte qu’on espère voir s’exporter au-delà des frontières de Loire-Atlantique), on navigue dans des répertoires trop rares en fest-noz : avant-deux, rond de l’ile d’Yeu, rond de Barbatre, grand’danse, branles de l’Epine, bal Limousine mais aussi bien sur moult maraichines, encore et encore.
On en ressort en tirant son chapeau aux organisateurs, pour ce bal si équilibré entre esthétiques trad et moins trad, entre répertoires d’ici et de plus loin, le tout dans une belle ambiance simple et généreuse. On se souviendra qu’un bien bel automne a commencé ici.
crédit photo: association « et balancez »
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